Monday 9 December 2013

Au revoir Madiba // Good bye Madiba



Nelson Mandela est mort jeudi soir et depuis l’Afrique du Sud bruisse et vibre au son et au rythme des hommages qui lui sont rendus.
Alors qu’il y a quelques jours encore nous décorions le bureau pour Noel et que le pays se préparait pour la saison festive comme on dit ici, Jacob Zuma, l’actuel président a annoncé la nouvelle en direct à la télévision le soir même.
A cet instant, j’étais en train de regarder le film tiré de son autobiographie. J’ai appris sa mort en sortant du cinéma via les quelques postes Facebook qui apparaissaient déjà.
Vendredi matin au boulot, tous les employés se sont regroupés pour un moment de prières et de recueillement. Tout le monde était là, toute races et confessions confondues et l’émotion était palpable.
Il est difficile de rajouter quoique ce soit à l’ensemble des commentaires publiés ces derniers jours sur tous les médias au sujet de ce grand homme. Je l’admire pour ses valeurs, son abnégation et ses accomplissements. Je lui dois d’avoir pu découvrir ce pays magnifique et d’y vivre. Sans son action tout cela aurait été beaucoup plus compliqué pour moi, voire peut-être même impossible. Il est une source d’inspiration même si je ne lui arrive pas à la cheville (OK, j’arrive peut être à mi-mollet de sa statue à Sandton…).
La réaction des sud-africains est à la fois très émouvante, impressionnante mais aussi flippante et un peu malsaine, je trouve, par certain cotés. Toutes les entreprises, toutes les entités publiques sans exception ou presque ont mis en place des communications et programmes spéciaux pour l’événement. Les gens se pressent dans les lieux qui ont un rapport avec Madiba : la maison où il a vécu a Soweto, celle où il vivait a Houghton (quartier plutôt huppe de Johannesburg) ou encore sur la place Nelson Mandela au beau milieu de Sandton City, centre commercial chic de Sandton. Bouquets de fleurs, bougies, chants, danses… pourquoi pas, mais faire la queue pour se prendre en photo devant sa statue ? Quelle est la différence si la photo est prise aujourd’hui ou dans 2 mois? Et puis toutes ces communications du secteur privé, les entreprises ne sont-elles en train de s’acheter une bonne conscience à peu de frais? Quant aux portraits hologrammes plus moches les uns que les autres que de pauvres bougres vendent au feux rouges… les fabricants devraient être interdits d’activité.
Et je pense qu’au final tout cela ne va pas changer grand-chose à la trajectoire du pays et c’est bien les gens qui agissent au quotidien pour que la situation évolue, qui continuent ce que Mandela a initié, qui font la différence. Ils la faisaient le 4 Décembre et la feront encore l’année prochaine.
De ces gens là je n’en connais que peu mais j’aimerais citer :
-Children of the Dawn www.childrenofthedawn.org.za Une association qui aide des orphelins du SIDA à construire la plus belle vie possible en leur donnant des clés et pas seulement un soutien matériel.
-Sizanani Mentorship Program www.beststudentsofalexandra.blogspot.com Un programme qui pousse de bons élèves de terminale du township D’Alexandra à réussir leur bac ainsi qu’à planifier et choisir leurs études supérieures via un accompagnement scolaire et extra scolaire personnalisé.
- Africa Food For Thought http://afft.org.za/ Une association qui fournit de la nourriture à des écoliers de familles pauvres pour qu’ils aient quelque chose dans le ventre et soient en mesure de se concentrer pendant la classe. L’association prend également sous son aile l’ensemble des familles les plus pauvres, en leur fournissant de la nourriture et des vêtements.
Aucune action publique dans mes exemples, ce n’est malheureusement pas un hasard…
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Nelson Mandela died on Thursday evening and since then South Africa murmurs and vibrates with tributes paid to him
When a few days ago we were all busy decorating our offices for Christmas and the entire country was getting ready for the festive season, Jacob Zuma, the current president announced the news live on TV the same evening.
At that moment, I was watching the movie inspired by his autobiography. I learnt about his death after getting out of the cinema via a few Facebook posts which were already appearing.
On Friday morning at work, all employees regrouped for a moment of prayer and reverence. Everybody was there, all races and confessions, the emotion was palpable.
It is hard to add something to what has already been said for the past days on all Medias about this great man. I admire him for his values, his abnegation and his achievements. I owe him the possibility to discover and live in this amazing country. Without his action it would have been much more complicated, even impossible maybe. He is so inspirational even if I am not half the man he was (ok I’m not even a quarter of the statue in Sandton…).
The reaction of South-African is at the same time very moving, impressive but also scary and in my opinion somehow unhealthy. All companies, all public entities almost without exception have put in place special communication plans and programs for the event. People gather in places that are linked to Madiba: the house he used to live in in Soweto, the one he died in in Houghton (upper class area in Johannesburg) or even Nelson Mandela square in the middle of Sandton city, chic mall in Sandton. Flowers, candles, songs, danses… why not. But queuing to have a picture taken next to his statue? What difference does it make if the picture is taken now or in two months from? And all those communications from private sector, aren’t companies easing their conscience cheaply? And when it comes to hideous hologram portraits sold at the traffic light by poor guys… the producers should be banned from business. 
I think that at the end of the day it won’t change much the country’s trajectory as it is people who act on a day to day basis for the situation to evolve, who take over what Mandela started, who really make a difference. They were making it on the 4th of December and will make it next year.
I don’t know many of them but I would like to name the following:
-Children of the Dawn www.childrenofthedawn.org.za an association that help AIDS orphans building a better future for themselves by given them keys and not only material support.
-Sizanani Mentorship Program www.beststudentsofalexandra.blogspot.com A program mentoring matric student from Alexandra township to obtain good grades at the exam as well as choose and plan their higher education.
- Africa Food For Thought http://afft.org.za/ An association that supplies food to pupils so that they have something in their belly and are able to concentrate during class.
No public action in my list, it’s unfortunately not a coincidence…

Monday 28 October 2013

Traverser l'autoroute en courant // Beware of pedestrians

Vendredi soir, il fait nuit, on roule sur une autoroute sud-africaine. D'un coup surgit sur le bord de la route un groupe d'hommes qui courent vers nous.
A peine le temps de paniquer et puis de réaliser qu'ils tentent leur chance pour traverser entre nous et les voitures qui arrivent et ils sont derrière nous.
Les voitures vont vite, ça se joue à pas beaucoup. Ils doivent utiliser leur élan en courant depuis le bas côté.
On aurait dit une nuée d'oiseaux.
Sauf que si c'était vraiment des oiseaux, ils n'auraient pas à choisir chaque jour entre risquer leur vie en courant entre des voitures qui filent à 120km/h et marcher plusieurs kilomètres de plus pour rejoindre leur famille.

Friday night, it's already dark, we're driving on a South-African highway. All of a sudden, on the side of the road, appears a group of men running towards us.
We barely have time to panic and then realise they're trying their luck crossing over between us and the coming cars and they're behind us.
Cars are going fast, there's not much space. They must run-up from the side.
You would have thought it was a flock of birds.
Except if they were birds, they wouldn't have to chose every day between risking their live running between cars racing at 120km/h and walking several extra kilometers to get home.

Thursday 17 October 2013

La pluie tombe-t-elle vraiment pareil pour tout le monde? // When it rains it pours

Il y a quelques temps, il y a eu un gros orage en fin de journée sur Joburg. Les orages deviendront bientôt quotidiens mais pour l'instant nous sommes dans la période où il fait beau et on ne se prend pas encore des litrons d'eau sur la tête tous les jours.
Ici la pluie a un effet désastreux sur la circulation, souvent les éclairs font disjoncter quelques feux de croisement et, il faut bien le dire, les sud-afs conduisent un peu comme s'ils avaient peur d'abimer leurs pneus avec l'eau sur la route...
Ce jour là, j'ai donc mis 30 minutes pour rentrer à la maison au lieu des 15 - 20 habituelles.
Et j'ai râlé, bien sûr (on est française ou on ne l'est pas!) parce que zut fais chier quoi!
Et puis le lendemain, en arrivant au boulot, je dis à une collègue : "Trop relou l'orage, c'est vraiment l'enfer sur les routes quand il pleut ici!". Et elle de me répondre : "M'en parle pas je suis partie du bureau à 17h et arrivée chez moi à 20h30 trempée jusqu'au os"
... euh gloups... voilà voilà miss, mange toi ça dans ta p'tite tête de privilégiée bien au sec dans ta voiture perso!
D'une j'ai bien relativisé mon petit retard de la veille et puis je me suis mise à penser à toutes les critiques que je fais à propos des sud-africains que je trouve très peu impliqués dans et motivés par leur travail. Pourtant beaucoup font la démarche de se taper les transports en commun, serrés comme des sardines dans des minibus souvent peu sécurisés, 1h, 2h matin et soir, le double voire le triple dès qu'il y a un problème sur la route... Lorsqu'ils arrivent au boulot le quota d'énergie doit être déjà bien entamé.
Je ne me suis jamais penchée sur l'impact sociologique d'un bon réseau de transport en commun mais serait-il possible qu'en plus de faciliter le transport des personnes et marchandises, cela libère les gens d'un poids et leur permette de mettre plus d'énergie dans leur boulot?
Si oui, ceci explique (en partie, faut pas déconner non plus!) cela sinon bah... il est bien possible que les sud-af soient des feignasses indécrottables! Mais c'est ça qu'est bon!

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Some time ago, there was a storm in the evening. Stroms will soon be daily but for now we can still enjoy hot weather without water pouring on our heads every day.
Here rain and storms usually create a big mess with traffic. Lightings break a couple of robots (traffic lights for non South-African vocabulary connoisseurs)  and, I have to say, South-African do drive as if they were scared water will melt their tyres...
So, that day was no exception and it took me 30 minutes to get home instead of the usual 15 to 20 minutes.
Of course I complained (once French, always French!) because fuch it sucks!
And the next day, at work, I told a colleague of mine "Rain really is a pain here, traffic was hell yesterday"; She replied "Yeah, I left at 17h and got home at 20h30, soaked to the bones"
... hum oups... here you go Miss, in your face, poor little girl dry and cosy in your own car!
First it made me put into perspective my wasted time from the day before and then I started to think of all I say about South-African not being really involved in and motivated by their job. But they make the effort of taking public transports, squashed like sardines in often unsafe minibuses : 1, 2 hours in the morning and in the evening, twice even thirce this time when there is an issue on the road... when they get to work , their energy level must be seriously down already.
I have never read about social impact of a good transport network, other than facilitated journey but could it be that by lifting a burden from people it gives them more energy for their job?
If that's the case then it could explain (partially,  don't push me too far!) the situation. If not then maybe South-African really are hopeless lazybones! But that's what we love here!

Wednesday 9 October 2013

Ils sont serieux? // Seriously?



Ici en Afrique du Sud, il n'est pas obligatoire d'avoir une assurance pour sa voiture. Il y a donc une entité nationale, RoadCover, qui couvre les gens pour les frais générés par des blessures et/ou décès dûs aux accidents de la route et qui, plus généralement, fait de la prévention routière (et ce n'est pas une mince affaire ici!).
Mais ils sont en manque de business ou quoi? Ils espèrent que les automobilistes s'étranglent, au choix, de rire ou d'effroi en voyant cette horreur?
Franchement, QUI a pondu cette pub et qui a dit "allez ok c'est parti on placarde"?
Moi, je penche pour un ou une stagiaire voulant faire une blague. Sérieusement, tout crie amateurisme dans cette image depuis la vieille police dégueu jusqu'à l'idée même en passant par l'insert du logo RoadCover sur la poitrine de Superman.
Ou alors une boite de pub dont les actionnaires voulaient faire un dernier gros coup avant de couler...
J'avoue je sais pas trop.
Toujours est-il que je la voie sur le chemin du boulot et que ca me fait un peu marrer chaque jour.
Et vous, qu'en pensez-vous?

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In South-Africa, it is not mandatory to have a vehicule insurance. So all death and injury claims arising out of a motor vehicle accident must be directed against a national entity called RoadCover. It is also in charge of promoting safety on the road (which is hard job here!!).
Now, are they looking for more business or what? Do they want drivers to choke, out of laughter or despair, in front of this?

Seriously, WHO produced that ad and who gave a go ahead for display?
Personally, I think it was a trainee who wanted to make a joke. Come on, it screams amateurishness from every angle, from the crappy font to the actual idea and even the RoadCover logo on Superman's chest.
And if it was a communication company, how much did they bill for this??
To be honest I am not sure, anyway I see it on my way to work and giggle a bit every day.
And you, what do you think?

Friday 5 July 2013

Surfer sur les tendances // Trend surfer



   Ariel en Afrique du Sud
La marque qui fait partie du paysage Français (Européen? Mondial?) de la lessive depuis toujours vient de se lancer sur le marche sud-africain.
J’ai failli pleurer de bonheur en voyant pour la première fois un panneau publicitaire annonçant l’événement. Il faut dire que pour quiconque a vécu en Europe quelques temps, les rayons des supermarchés sud-africains sont tristes à pleurer (oui je suis émotive comme nana !) et ce, tous types de produits confondus. Quand il y a le choix c’est entre, la plupart du temps, 2 marques locales qui ni l’une ni l’autre ne nous satisfait vraiment mais dont on se contente, contraints et forces !
En fait, il y a une version sud-africaine de presque tous les produits de consommation courante. Je pense que cela s’explique par l’embargo que le pays a subit durant les années d’apartheid et qui a donc stimulé la production locale tous les produits de base. C’est d’autant plus déroutant que, dans les grandes villes, le mode de vie est très occidental et l’on s’attendant donc constater une uniformisation des marques. Cette dernière n’a lieu que lentement, la résistance locale semble bien fonctionner.
Il est d’ailleurs assez drôle de noter la réponse des marques de lessive établies localement a cette « invasion ». Ariel pour son entrée en scène a fait simple : on voit une jeune femme qui indique le chiffre 1 avec ses doigts (l’index, d’ailleurs, encore un truc rigolo, la façon de compter sur ses doigts, on commence avec l’index pour finir avec le pouce…) et le slogan dit que la lessive aide à enlever les taches en un seul lavage. Quelques semaine plus tard, on a vu apparaitre la contre-attaque d’Omo, le principal concurrent, ou l’on voit un homme qui a l’air en colère qui nous pointe du doigt avec un slogan proclamant que « Personne ne bat Omo sur le détachage ».
C’est là un des aspect intéressant de la vie en Afrique du Sud où la société s’ouvre progressivement à ce qui se fait dans le monde. Certes, il s’agit ici d’un exemple on ne peut plus consumériste mais j’espère, et on commence également a le voir, que le pays sera de plus en plus influence par des tendances internationales intéressantes comme la protection de l’environnement par exemple.


   Ariel in SA
An interesting part of living in South Africa coming from Europe is to experience the opening of the society to international trends.
Ariel, the washing powder/liquid international giant, gave us a great example a few weeks ago entering the market with a lot of marketing and publicity.
I almost wept with joy when I saw the advert board for the 1st time. Indeed, I have to admit that supermarket are not very appealing for me, there isn’t much choice and most of it is amongst South Africa brands that do not really “speak” to me.  Until now I used to perfunctory choose a specific brand but now my laundry days have brighten J
But what I really like is the advertisement war that’s going on now. Ariel came with its smiley lady and “helps remove stains with only 1 wash” and there came OMO, a few days later, with that angry dude pointing at us and saying “No ones bits OMO on stain removal”. The giant fight is on, let’s hope it will draw the prices down!
It is indeed a very consumerist example but we can also see more interesting trends coming like eco-friendly products or projects, fair trade… and it is definitely nice to be part of it!